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On reste!

Communiqué

Communiqué

Pour la justice, la question est tranchée. Les habitants du squat de la rue de l’industrie vont devoir s’en aller. Cette décision nous semble être en telle opposition avec le bon sens que nous choisissons de prendre position contre elle et de rester en ces lieux. Voici, brièvement, les raisons de ce choix.

Le bâtiment dans lequel nous vivons depuis le mois de juillet de l’année passée, était innoccupé depuis 6 ans. Nous l’avons investi et y avons développé, en plus et autour de notre vie quotidienne, plusieurs activités redonnant une utilité à cet espace; notamment un skatepark, un magasin gratuit et une salle permettant d’acceuillir concerts et spectacles.

Nous ne souhaitons pas critiquer un mode de vie qui convient à la plupart des gens.

Mais plutôt que de vivre les codes d’une société qui ne nous correspondent pas, nous ouvrons des lieux où d’autres valeurs et d’autres idées sont possibles.

Notre volonté n’est en aucun cas de mettre à mal le projet municipal englobant la parcelle que nous occupons. Seulement, celui-ci est tellement lointain qu’une démolion prématurée signifierait un terrain en friche pendant plusieurs années.

Détruire un immeube habité et en bon état pour laisser un terrain vague, dans la situation de crise de logement extrême que traverse la région est difficilement défendable.

 Nous ne partirons pas.

Pourquoi on reste

Le verdict est tombé et notre expulsion programmée au 26 février, soit 13 jours après réception de la décision. Celle-ci ne s’encombre même plus d’une argumentation basée sur l’échéance prochaine d’hypothétiques travaux.

Les motifs ?

Le bâtiment comprend une « terrasse » non équipée de barrières de sécurité et les locaux abritant désormais le magasin gratuit, le skate parc et le cinéma ne sont pas prévus à cet effet. Touchante, l’entreprise Fenaco Landi, propriétaire des dits locaux, se préoccupe des potentiels accidents qui pourraient y advenir, accidents dont elle devrait, dans les termes légaux, assumer la responsabilité. Sans trop vouloir relever la mauvaise foi évidente de nos propriétaires, nous tenons tout de même à mettre en évidence les éléments suivants: » S’il nous semble déjà complexe de rendre l’entreprise concrètement responsable d’une d’un accident survenu dans une occupation que Fenaco n’a jamais cautionné, dès notre arrivée, nous lui avons proposé un contrat de confiance écrit notifiant la levée de leur responsabilité sur tout ce qui pourrait se passer dans leurs locaux. Ayant signé sans problèmes apparents un contrat semblable avec la Gendarmerie vaudoise (le DARD) lorsque celle-ci s’entrainait dans le même bâtiment, Fenaco est loin d’ignorer cette pratique. Pourtant, tout comme elle a toujours nié nos nombreuses tentatives de prises de contact et d’ouverture de dialogue, l’entreprise a refusé de passer cet accord avec nous. Nous en déduisons qu’elle considère plus légitime de dédier ses locaux aux fusillades de cow-boys qu’à des projets de vie communautaire qui nous semblent pourtant légèrement plus constructifs. Quant à l’accès publique des locaux du magasin gratuit, du skate parc et du cinéma, nous avons immédiatement placardé à leurs entrées des panneaux signalant clairement aux visiteurs qu’ils pénétraient dans un lieu occupé illégalement et, ce faisant, qu’ils s’engageaient à assumer la responsabilité de tout ce qui pouvait se passer à l’intérieur.

Au risque de nous répéter, nous tenons également à rappeler que le seul projet de travaux concernant notre parcelle n’est qu’au stade embryonnaire (le site internet décrivant le projet parle d’un « horizon 2024 ») et que certains des autres bâtiments concernés par le même projet, abritent des entreprises ou des locataires ayant des baux encore valables pour des années.

C’est pour toutes ces raisons et bien d’autres que nous allons tenter d’énumérer sis-après, que nous n’allons pas partir le 26 février.

 

 

Nous ne partirons pas

-Parce qu’imaginer cet immense espace rester désert durant les années qui précèderont les travaux ou être remplacé par un terrain vague, nous écoeure

-Parce qu’abandonner les projets déjà existants et les nombreuses pièces vides qu’il faut absolument encore peupler nous emmerde royalement
-Parce qu’on veut continuer à habiter tous ensemble et que les locaux capables de loger plus de 15personnes ne courent pas les rues et qu’il fait encore trop froid pour vivre dans celles-ci

-Il nous faut de l’espace, beaucoup, parce qu’on ne veut pas qu’habiter
-Pas l’argent pour créer « légalement » les projets qu’on veut construire et qu’on ne veut pas trimer 10 ans pour l’avoir, parce que c’est maintenant qu’il faut qu’ils existent
-Pour laisser les autres maisons vides qui hantent les rues à d’Autres

-Parce que la propriété ne nous parle pas beaucoup et que nous trouvons injuste qu’elle soit toujours plus forte que la logique
-Parce que nous avons amassé énormément d’objets inutiles qu’on ne peut déménager en 10 jours, qu’on refuse de laisser derrière nous et que les greniers de nos amis sont trop petits pour les contenir tous

-Parce que les deux écolières de la maison risquent de rater leurs études avec toutes ces histoires, parce que le chat de la maison n’aime pas être déménagé trop souvent, que le fantôme qui peuple les toilettes va se sentir seul et risque d’être amer, que le laurier en pot qui trône dans notre salon est malade et qu’il risque de mourir si on le déplace, parce qu’on est heureux dans ce bâtiment, qu’on ne connait pas encore tous nos voisins, qu’on a pleins d’amis aux quatre coins du monde qui n’ont pas encore eu l’opportunité de venir visiter cette maison, qu’on a pas envie de retourner chez nos parents (et eux non plus), que les appartements subventionnés sont sinistres et trop petits, qu’on ne veut pas que Fenaco fasse faillite à la suite de nos représailles…